Communiqué de presse du 28 mai 2025
Le 28 mai est la journée mondiale d’action pour la santé des femmes. Une occasion parfaite pour rappeler que la santé des femmes n’est toujours pas une priorité pour nos gouvernements passés et actuels, ni même pour notre système de santé. Celles qui font tourner la société ne sont pas prises en compte et c’est une grave erreur.
Les femmes, les grandes oubliées de la santé
Dans l’indifférence générale, la santé des femmes est régulièrement mise à mal. Bien que les femmes tendent à vivre plus longtemps que les hommes, ces dernières vivent moins d’années en bonne santé. Leur qualité de vie est moins bonne. Elles meurent aussi plus souvent de certaines pathologies par manque de connaissances, d’équipements adéquats ou de formations sur leurs fonctionnements biologiques.
Prendre en compte les différences entre les femmes et les hommes pourraient sauver des vies, améliorer des quotidiens, mais on ne le fait pas :pas intéressant, trop complexe, trop cher, trop spécifique par rapport au reste de la population (alors qu’elles en représentent la moitié)… Toutes les raisons semblent bonnes pour éviter le sujet. Il existe des discriminations à chaque étape du parcours de soin(prévention, diagnostic, prise en charge, traitements, etc.). Dans une indifférence totale, des femmes souffrent au quotidien et ne reçoivent pas suffisamment de soutien.
On les laisse dans cette situation précaire, tout en attendant d’elles qu’elles remplissent leurs obligations professionnelles, familiales, etc… La situation est d’autant plus dramatique pour les femmes précarisées, racisées, lesbiennes, transgenres, ou encore les mamans solos… Le système de santé ne les prend que rarement en compte – et prend encore moins soin d’elles.
Les femmes, principales garantes « du prendre soin »
Pourtant, ce sont bien souvent les femmes qui prennent soin des enfants, des partenaires, des personnes âgées, des collègues… Les femmes sont aussi plus souvent des aidantes proches. Beaucoup de militant∙e∙s pour les causes sociales ou écologiques sont des femmes. Les femmes représentent aussi 78,6 % du personnel soignant en Belgique. Des soignant∙e∙s qui peuvent être victimes de violences (parleurs pair∙e∙s et par les patient∙e∙s), mais aussi parfois coupables de violences envers les autres. Reproduire ce qu’on connait toutes et tous : un sexisme ordinaire encore bien présent dans un secteur mis à rude épreuve.
Finalement, notre société ne prend pas soin de celles qui soignent, au contraire, elle les punit : « Au regard de la prochaine réforme des pensions envisagée par le gouvernement fédéral, à partir de 2027, les périodes assimilées (congés parentaux, soins palliatifs, aidants proches, assistance médicale) seront plafonnées à 40 % de la carrière, c’est-à-dire que toutes les années se trouvant au-delà de ces 40 % ne seront pas prises en compte pour le calcul de la pension et auront un impact sur une éventuelle pension anticipée », explique Wivynne Gaziaux, chargée d’études à Soralia.
La santé des femmes, un enjeu féministe
Alors, est-ce si étonnant que les femmes soient aussi celles qui tombent le plus malades ?
Aujourd’hui, 6 personnes en invalidité sur 10 sont des femmes. « Les femmes ont une moins bonne santé mentale, plus de problèmes musculosquelettiques (par exemple : des douleurs dans la nuque et les épaules) et subissent plus de violences sur le lieu de travail que les hommes », indique un rapport de Sciensano, l’institut de santé publique belge.
Pour Soralia, cette invalidité est la partie visible de l’iceberg des inégalités entre les femmes et les hommes. Ces mêmes inégalités impactent directement leur santé.
Pourtant, ce signal de détresse est interprété comme une fraude sociale par le nouveau gouvernement fédéral. Mais à qui profite réellement cette image « des malades profiteurs » ? Pas aux femmes !
Il est temps d’agir et de garantir que la (bonne) santé des femmes ne soit plus une option désincarnée, une question subsidiaire, une compétence subalterne, une queue de budget sur le coin d’une table, un rendez-vous pris trop tardivement… La santé des femmes doit être une priorité transversale. Des solutions existent. Après tant de déclarations, à quand des actions concrètes développées sur le long terme, loin des discours et des actions « one shot » ?
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Contact : Anissa.dortenzio@solidaris.be