Pour la 3e année consécutive, la Plateforme Mirabal, rassemblant une centaine d’organisations de la société civile, appelle à une grande manifestation le 24 novembre à Bruxelles ainsi qu’à une minute de bruit le 25 novembre partout en Belgique à midi l’occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes (voir l’appel complet ci-joint et ici https://mirabalbelgium.org/a-propos/).

Marre de compter nos mortes !

Le silence des politiques face à l’incapacité manifeste des pouvoirs publics à protéger les femmes victimes de violences est assourdissant. Le féminicide d’Aurélie Bouffioulx est un nouvel exemple du peu d’importance accordée à la lutte contre les violences faites aux femmes.  Le suspect avait déjà été arrêté pour coups et blessures sur la victime.

Les associations féministes et les services spécialisés contre les violences machistes dénoncent « l’état déplorable de la lutte contre les violences faites aux femmes en Belgique » tout comme l’absence de débat politique et de stratégie à la hauteur des enjeux, en réclamant un « changement de cap radical par rapport aux politiques actuelles » :

  • dégager un budget spécifique, public et conséquent pour concrétiser une politique plus rationnelle et efficace, notamment en appuyant les associations et services de terrain qui avancent, depuis longtemps, des pistes pour battre en brèche les violences mais sans avoir les moyens de les mettre en œuvre correctement
  • privilégier la prévention à la répressionà travers des mesures coordonnées de prévention primaire dans tous les domaines (enseignement, médias, formation continue, emploi, service sociaux et de santé, police, justice, administrations publiques, …) pour éviter que les violences se produisent
  • garantir le droit à la sécurité pour toutes les femmes sans basculer dans le sécuritaire, à chaque étape de la prise en charge des victimes (police, justice, accompagnement, …) pour en finir avec l’impunité en visant la responsabilisation des auteurs et en appuyant le parcours de reconstruction des victimes (santé physique et mentale, emploi, mobilité, revenus, enfants, …)
  • battre en brèche toute tentative de stigmatisation d’une partie de la population pour en immuniser une autre parce que « les violences faites aux femmes nous concernent tou-te-s. Les droits des femmes ne peuvent plus être instrumentalisés au profit de politiques qui s’alimentent de nos peurs pour continuer à démanteler nos droits fondamentaux ».

A l’image des avancées internationales sous la pression des mouvements féministes,  c’est quand la colère s’exprime et s’organise largement que la lutte contre les violences faites aux femmes s’impose aux agendas des gouvernements. Ici aussi, nous pouvons rendre ce changement de cap incontournable ! Objectif : pousser les pouvoirs publics à « prendre leurs responsabilités » en concrétisant une « politique cohérente, volontariste et budgétisée de lutte contre les violences faites aux femmes » à travers le nouveau Plan d’Action National (PAN) 2020-2024 qui doit être élaboré et adopté dans les mois qui viennent par tous les gouvernements du pays. Tous les éléments sont à disposition.

Contact presse FR : Céline Caudron   02/227.13.06 / coordinatrice-nationale-cc@viefeminine.be