COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Nous sommes tout·e·s actuellement pris·e·s dans une spirale de crises dont nous ne voyons plus la fin : crise économique, sanitaire, politique, environnementale, énergétique. Et si la question pour certain·e·s est d’identifier quand et comment s’en sortir, pour d’autres elle est plutôt de pouvoir survivre, un jour après l’autre. Avant la crise sanitaire déjà, le nombre de personnes en situation de précarité ne cessait d’augmenter. Aujourd’hui, ce nombre est plus qu’alarmant et englobe jusqu’à la classe moyenne qui parvient de moins en moins à joindre les deux bouts.

Face à ce constat, il  existe des solutions, dont la plus efficace, inclusive et équitable, serait de refinancer la Sécurité sociale qui s’est vu détricotée et appauvrie au fil des gouvernements et des réformes de l’Etat.  Fondamentalement, la Sécurité sociale est un système d’assurance et de solidarité entre et pour tous les individus. Solidaire d’une part, puisque autant les travailleuses·eurs, que les employeur·e·s et l’Etat contribuent à son financement par le paiement de cotisations (et de subsides pour l’Etat). Et assurantiel d’autre part, étant donné que ce pot commun est destiné à couvrir toute personne en cas de situations difficiles : incapacité de travail pour cause de maladie ou d’invalidité, perte d’emploi, accident de travail ou maladies professionnelles, etc. Par ailleurs, en cotisant à la Sécurité sociale les travailleuses·eurs ouvrent également ce qu’on appelle des droits dérivés pour leurs enfants et éventuellement pour leur partenaire, si elle ou il est sans revenu professionnel.

Néanmoins, les droits dérivés ne se fondent pas sur le travail mais sur une relation de parenté, de mariage ou, dans certains cas, de cohabitation ; tout comme l’attribution des allocations sociales s’opère en fonction des revenus du ménage et non des revenus de l’individu. Si ce système, basé sur une conception familiale datant des années 50, est non seulement obsolète, mais aussi inégalitaire lorsqu’on observe le fossé de plus en plus profond qui se creuse entre les plus riches et les plus pauvres. Il est également destructeur lorsqu’on prend en considération la situation d’une majorité de femmes. De fait, ce sont elles qui travaillent le plus souvent à temps partiel et qui occupent les postes dits « féminins » moins valorisés, par conséquent, ce sont elles qui gagnent les salaires les plus bas et qui ont le plus de risque de tomber dans la précarité. Ce système de non-individualisation des droits sociaux est donc largement inégalitaire et nuisible pour les femmes, car non seulement il les maintient dans un lien de dépendance économique vis-à-vis de leur conjoint, mais en plus il constitue un réel obstacle pour celles qui souhaiteraient quitter le domicile, que ce soit par choix, nécessité ou par sécurité.

C’est la raison pour laquelle, depuis les années 80 et aujourd’hui plus que jamais, de nombreuses associations, y compris les associations féministes, revendiquent « l’individualisation des droits sociaux » (IDS) et plus particulièrement la suppression du statut de cohabitant. Afin que ces droits puissent réellement remplir leur fonction, c’est-à-dire,  protéger chaque individu de façon équitable, solidaire et juste contre les aléas de la vie mais aussi de pouvoir affronter ensemble les crises que nous traversons et notamment la crise écologique. Lutter pour l’IDS c’est donc d’une part, donner les  moyens à chacun et chacune d’accéder aux besoins vitaux qui sont nécessaires pour vivre dignement (accès aux soins de santé, à une nourriture et un logement sain, avoir plus de temps pour soi et pour les autres) et en parallèle, donner le pouvoir de prendre à bras le corps les défis qui nous attendent en terme de transition climatique sur le long terme.

Pour comprendre cette thématique assez complexe qu’est l’IDS et ses enjeux, Soralia (anciennement les Femmes Prévoyantes Socialistes) a réalisé un outil, ainsi qu’un cahier pédagogique sous forme de cartes, en collaboration avec ses équipes d’animation. A la fois attractif, accessible et ludique, cet outil vise à aborder différents aspects de l’IDS, à susciter le débat sur ces questions tout en y apportant une lecture genrée.

N’hésitez donc pas à le consulter sur notre site en suivant ce lien  : Outil pédagogique – Individualisation des droits : l’affaire de toutes et tous ! – Soralia

Contact presse : Stéphanie Jassogne – stephanie.jassogne@solidaris.be