Analyse réalisée par Liliane Leroy

La question des violences faites aux femmes est la plupart du temps interprétée en termes d’une analyse féministe. Selon cette interprétation, les violences seraient le fruit d’une domination sociale des hommes sur les femmes. C’est aussi à partir de cette analyse que les féministes ont conçu leur mode d’intervention. Consultations, maisons d’accueil, suivi psychosocial et juridique ont pour fondement l’analyse du rapport inégalitaire entre les femmes et les hommes, entre la victime et l’agresseur. C’est sur cette base également que travaillent les principales organisations d’aide aux auteurs de violence.

Les féministes de années ‘70 se sont préoccupées des violences dans la foulée du slogan « ce qui est privé est politique ». En d’autres termes, « ce qui se passe au sein d’un couple : les inégalités, la stéréotypie de rôles, le partage inégal des tâches, la domination dans le couple sont le reflet de la domination sociétale des hommes sur les femmes ». Dans cette conception, les violences domestiques sont une manifestation paroxystique de cette domination. Les féministes du vingtième siècle ont insisté sur l’importance de ne pas considérer les violences comme un problème de communication dans le couple, elles ont mis en évidence dès 19871, le processus d’emprise qui est à l’oeuvre et la nécessaire intervention de la société en termes de répression des actes violents.

Si l’analyse féministe remporte également un large assentiment dans les milieux politiques au point qu’elle a guidé la définition officielle des violences, diverses lois, un plan national d’action, elle ne fait pourtant pas l’unanimité. Il est des professionnels qui estiment que les violences relèvent d’un problème de communication dans le couple et qu’il convient de régler le problème par une intervention de type psychologique. Qu’en est-il ? Quels sont les arguments en faveur de l’interprétation (et de la prise en charge qui en découle) des violences en termes d’une analyse féministe ? Cette question inclus la question sous-jacente du féminisme en 2012. Existe-t-il encore ? Si non, faut-il le réhabiliter? Est-il encore de mise pour lutter contre les violences dans le couple?

Lire l’analyse complète publiée en 2012: Analyse2012-violences-et-feminisme