Analyse réalisée par Noémie Van Erps

En septembre 2011, le Lobby européen des femmes (le LEF) diffusait sa dernière campagne visant à abolir la prostitution en Europe. Au coeur de celle-ci : un clip percutant. On y voit un homme prostitué enchainant les cunnilingus auprès d’une clientèle féminine patibulaire. Intitulée « Changeons de perspective », cette courte réalisation tend à faire évoluer les mentalités en matière de prostitution. Comment ? « On a décidé d’inverser les repères. Si les choses paraissent terribles du point de vue d’un homme, pourquoi cela ne le serait pas pour une femme », explique la co-réalisatrice Frédérique Pollet Rouyer.

Comme l’illustre cet exemple, la prostitution féminine et la prostitution masculine ne sont pas perçues, ni traitées de la même manière. Alors que la première est communément tolérée, la seconde est, quant à elle, totalement marginalisée et réprouvée. Et pourtant la prostitution masculine existe belle et bien. Rien qu’à Bruxelles, entre 4000 et 5000 personnes pratiquent la prostitution. 10 à 30% d’entre elles sont des hommes, ce qui représente entre 500 et 1500 hommes prostitués. Ce chiffre ne représente toutefois que la partie visible de l’iceberg. La prostitution masculine serait fortement sous-estimée en raison notamment du canal qu’elle empreinte le plus souvent (Internet) et du double tabou qui la caractérise (prostitution et homosexualité). Qui sont les hommes qui se prostituent ? Quelles sont leurs difficultés ? Et comment expliquer l’invisibilité qui les caractérise ?

Lire l’analyse complète publiée en 2012 : Analyse2012-ProstitutionMasculine