Analyse réalisée par Fanny Dubois

Les futures mères et les mères sont de plus en plus la cible d’impositions morales qui freinent leur liberté de choix dans l’éducation de leur enfant. L’image de la « mère parfaite » n’a jamais été aussi présente qu’au jour d’aujourd’hui. Elle est notamment véhiculée par les nouveaux courants défenseurs du maternage. Qu’est-ce que le maternage ? Quels impacts cette vision de la maternité risque-t-elle d’instaurer en termes de genre et de conditions de vie pour les femmes ? Nous aborderons ces questionnements dans cette analyse.

Qu’est-ce que le maternage?

Pour ses partisans, « le maternage désigne l’art de s’occuper d’un enfant à la manière d’une mère. Cela sous-entend d’une part, que la manière de faire d’une mère diffère de celle de toute autre personne amenée à s’occuper d’un enfant qui n’est pas le sien. (…) Cela sous-entend aussi que le maternage est inscrit biologiquement en chaque mère. C’est ce qu’on appelle communément l’instinct maternel »1. Cette définition accorde une importance toute particulière à la mère. Elle considère que certains besoins de l’enfant ne pourront être assouvis que par sa mère biologique. On peut dire qu’elle naturalise ce lien. On peut aussi repérer dans cette conception un sexisme latent, puisqu’en rapprochant la femme de la “nature”, on la rapproche aussi du monde animal, ce qui est une constante dans le regard porté sur les femmes par le patriarcat et l’éloigne des fonctions intellectuelles considérées comme plus « nobles » dans nos sociétés.

Lire l’analyse complète publiée en 2013: Analyse2013-maternage-et-genre