Analyse réalisée par Sophia Mesbahi

En prison, les femmes représentent entre 2 et 5% de la population totale. Bien que minoritaires, elles ressentent pourtant les effets néfastes de l’enfermement de manière accentuée. En effet, leurs besoins sont différents de ceux des hommes incarcérés et nécessitent une prise en charge spécifique (hygiène, maternité, réinsertion, etc.).

Depuis quelques années en Europe, l’on a vu apparaitre des droits propres aux femmes détenues. Le Conseil de l’Europe a ainsi réglementé la privation de liberté des femmes enceintes comme de celles qui allaitent leur enfant. Les règles pénitentiaires européennes insistent, pour leur part, sur le respect des besoins physiques, professionnels, sociaux et psychologiques des femmes en prison. Ces règles « permettent justement de prendre en considération les femmes, en tant que minorité au sein du système pénitentiaire ».

La spécificité de la prise en charge réside principalement dans les conditions matérielles de détention, dans les relations avec l’extérieur ainsi que dans l’accueil des enfants. Mais la réalité carcérale prend souvent le pas sur la réglementation ; le régime applicable aux femmes s’apparente alors à celui des hommes. De nombreux chercheurs constatent d’ailleurs le manque de prise en compte de ces besoins dans les ailes « femmes » des prisons européennes.

En prison, les femmes rencontrent donc des difficultés supplémentaires. C’est pourquoi, selon le spécialiste français du droit de la prison, Jean-Paul Céré, « les règles pénitentiaires européennes ont vocation à sensibiliser les autorités pénitentiaires à la nécessité de prendre des mesures positives à l’égard des femmes ».

Nous souhaitons, grâce à cette analyse, dresser un état des lieux de la situation professionnelle des femmes détenues en Belgique. Pour ce faire, nous débuterons par un bref exposé des règles régissant la matière. Ensuite, nous partirons des propos récoltés lors d’une rencontre avec la directrice de la prison pour femmes de Berkendael afin d’analyser la situation de manière critique.

Lire l’analyse complète publiée en 2014 : Analyse2014-travail-des-femmes-en-prison