Analyse réali​sée par Sarah Hibo

De manière très générale, un mouvement social (MS) est un acteur collectif qui mène une action contre un adversaire afin d’obtenir « quelque chose ». Cette définition suggère donc que le mouvement s’identifie un adversaire et se situe dans une logique de revendication, de défense d’un intérêt. Les mouvements sociaux expriment généralement leurs demandes par des méthodes de revendication classiques (grève, manifestation, occupation d’un bâtiment public).

Tout mouvement de contestation n’est pas un MS. Il doit vraiment y avoir un « effort coordonné de contestation de l’orientation de la société » (Touraine), une « forme d’action commune concertée en faveur d’une cause ».

Ce qui explique qu’un MS se créée, qu’il se rend visible et mène des actions c’est le fait que des gens ont le sentiment que leurs demandes ne sont pas prises en compte par les « décideurs » et qu’ils choisissent de se mobiliser pour tenter de faire bouger les choses.
Le concept dont nous venons de donner la définition ci-dessus, concerne des MS qui se situent avant 1968 dans le cadre de l’usine et du conflit social entre ouvriers et patrons. Au passage de la société industrielle à la société post-industrielle on observe que les MS évoluent progressivement en « nouveaux mouvements sociaux » (ou NMS comme, par exemple, les mouvements féministes, LGBT, écologistes…).

La « domination » passe des mains de ceux qui contrôlent les moyens de production à ceux qui détiennent l’information, le savoir, les connaissances.

Certains auteurs précisent que le caractère « nouveau » des MS n’est pas toujours évident à cerner. Par exemple, il y a eu des revendications que l’on peut qualifier de féministes bien avant 1968, mais suite à l’émergence de nouvelles préoccupations, de nouvelles valeurs dans de nouveaux publics des mouvements sociaux se sont organisés à la fin des années 60. Pratiquement, ces enjeux ont été conceptualisés, portés autrement, en d’autres termes et avec d’autres types d’actions par les NMS.

Lire l’analyse complète publiée en 2014 : Analyse2014-Mvmts-sociaux