Analyse réalisée par Laudine Lahaye, animatrice FPS Régionale de Namur-Dinant-Philippeville

Des élèves créent une page Facebook pour élire « les filles les plus laides de l’école » tandis qu’ailleurs, d’autres élèves provoquent une bagarre et la filment pendant l’absence du professeur. Chaque jour apporte son lot d’incidents du même style dans nos écoles secondaires. La réputation de l’école, le bien-être des élèves, le maintien de la discipline ou encore les relations profs-élèves peuvent être affectés par l’activité des élèves sur les réseaux sociaux. Comment les écoles réagissent-elles quand les jeunes utilisent les nouvelles technologies de façon problématique par rapport au règlement et aux relations interpersonnelles ? Des projets spécifiques sont-ils mis en place pour prévenir ces usages néfastes ? En quoi l’École est-elle déstabilisée et transformée par les usages que font les jeunes d’Internet et des réseaux sociaux ?

La rencontre avec une vingtaine d’acteurs scolaires (directeurs, enseignants, éducateurs, membres des associations de parents) a mis en évidence que les discours et les projets de prévention varient fortement d’une école à l’autre. Livrées à elles-mêmes, les écoles sont dépendantes de la compétence et du bon vouloir d’un membre du personnel prenant en charge l’éducation aux médias. Or, toutes les écoles n’ont pas les moyens de mettre en œuvre des actions de sensibilisation pour encourager les élèves à réfléchir sur les conséquences de leurs actes et à se comporter de manière éthique et responsable sur les réseaux sociaux.

Sensibiliser les jeunes aux dérives des nouvelles technologies, c’est aussi travailler à réduire les violences sexistes en ligne. Les chiffres sont alarmants : une récente étude française montre qu’un peu moins d’1 fille sur 6 (pour 1 garçon sur 10) a déjà reçu des sms à caractère sexuel sans y avoir consenti. Internet et les réseaux sociaux ne doivent pas devenir l’instrument du sexisme ordinaire et des rapports de domination entre les genres. Les jeunes ont nécessairement besoin d’être accompagnés, aiguillés dans leur utilisation des nouvelles technologies car la maturité n’est pas toujours au rendez-vous. Les adultes ont fort à faire pour (r)éveiller les jeunes sur les notions d’intimité, d’empathie et de respect des autres… Au fond, les technologies ne sont qu’un prétexte pour remettre le relationnel et l’humain au centre du débat.

Lire l’analyse complète publiée en décembre 2016 : analyse2016-ecole-et-TIC