​Analyse réalisée par Fanny Colard

« Bonjour Madame… Ou alors est-ce Mademoiselle ? ». Selon les femmes et les circonstances, cette question choque, fait rougir, énerve ou fait plaisir… La raison ? C’est la signification réelle de ces termes. Une jeune femme qui s’entend appeler « Madame » peut se sentir plus responsable, plus « adulte », tandis que certaines femmes plus âgées se sentent rajeunir quand on leur sert du « Mademoiselle ». Mais l’absence d’équivalent masculin à cette distinction entraîne une inégalité entre les femmes et les hommes.

Depuis l’apparition du terme au Moyen Âge, ce qui différencie une « Mademoiselle » d’une « Madame », c’est son statut marital. Mais cette différenciation a-t-elle encore une raison d’être dans notre société actuelle, où les femmes ont désormais leur indépendance et où le mariage est loin d’être systématique ?

Depuis les années 1970, ce terme est banni des formulaires officiels de nombreux pays francophones, tels que la Suisse (1973), le Québec (1976), la France (2012) et le Luxembourg (2012). Mais en Belgique, il n’existe qu’une recommandation datant de 1993, et non de législation contraignante. Entraînant de vives polémiques, parfois même au sein des mouvements féministes, le titre de « Mademoiselle » fait parler de lui. Les un(e)s considèrent qu’il s’agit là d’un pas vers une égalité entre les femmes et les hommes, les autres s’insurgent que les gouvernements accordent de l’importance à un tel « détail ».

Mais s’il est désormais prohibé dans de nombreuses administrations, il faut à l’avenir étendre cette décision au secteur privé. Sans pour autant bannir ce terme de la vie quotidienne ! L’important est surtout qu’un glissement sémantique puisse s’opérer, afin de dissocier ce terme des sphères de la sexualité et du mariage. Ainsi, libre à chaque femme de se faire nommer « Mademoiselle » si elle le désire !

Lire l’analyse complète publiée en décembre 2015 : Analyse2015-mademoiselle