Le 29 septembre, c’est la Journée mondiale du coeur. À cette occasion, de nombreux médias s’empareront de la question et relayeront conseils de prévention et informations diverses visant à sensibiliser la population aux maladies cardio-vasculaires. En tant que mouvement féministe, nous les Femmes Prévoyantes Socialistes (FPS) souhaitons attirer votre attention sur l’importance d’évoquer les questions de santé sous l’angle du genre.

Le cas des maladies cardio-vasculaires est particulièrement parlant. Alors que ces pathologies constituent la première cause de décès des femmes en Belgique (devant le cancer du sein), l’imaginaire collectif continue de considérer qu’elles concernent davantage les hommes. Pour comprendre pourquoi ces maladies progressent chez les femmes alors qu’elles reculent chez les hommes, il faut pointer du doigt une forte méconnaissance des spécificités liées au sexe et au genre, qui se répercutent à tous les niveaux de la trajectoire de soins.

La principale est que les femmes sont plus nombreuses à présenter des symptômes qualifiés « d’atypiques », notamment dans le cas d’un infarctus du myocarde, plus souvent nommé « crise cardiaque ». Car une douleur irradiante dans le bras gauche n’est pas systématique ! D’autres symptômes, plus difficiles à identifier peuvent survenir (fatigue intense, palpitations, nausées, etc.). Ce sont d’ailleurs chez les femmes qu’ils sont les plus fréquents. Se pensant erronément moins concernées que les hommes et ne connaissant que rarement ces symptômes plus « passe-partout », les femmes sont moins rapidement prises en charge médicalement que les hommes. Trop souvent encore, même le corps médical peine à détecter une maladie cardio-vasculaire chez une femme. Globalement, elles sont aussi moins souvent représentées que les hommes dans les essais cliniques : les effets secondaires spécifiques aux femmes sont donc également moins bien connus.

Ajoutons à cela de nombreux stéréotypes de genre qui entourent les facteurs de risque de ces maladies et nous comprenons mieux l’association assez instinctive de ces pathologies aux hommes. Ne considère-t-on pas souvent que ce sont eux les principaux consommateurs de tabac et d’alcool ? Les femmes faisant plus souvent attention à leur ligne, n’est-ce pas logique de penser qu’elles sont moins concernées par les questions d’alimentation peu équilibrée ? Enfin, ne reste-t-il pas encore une idée reçue tenace pensant que les hommes sont plus confrontés à des situations de stress, notamment dans la sphère professionnelle où ils occupent des postes à plus fortes responsabilités que les femmes ?

Autant de raisons illustrant pourquoi il est fondamental de prendre en compte les dimensions de sexe et de genre lorsqu’on parle de maladies cardio-vasculaires. C’est pourquoi, aux FPS, nous avons publié une étude consacrée spécifiquement à ce sujet « Femmes et maladies cardio-vasculaires. Quand une approche non-genrée de la santé fait des ravages ». Le 29 septembre et dans le futur, nous espérons que votre média pourra accorder une place de choix à cette thématique encore trop peu ou mal connue de toutes et de tous.